When I think about the meaning and the reasons that drove me to draw this new collection,
I have the feeling that each trial to define them brings me more towards closure than openness.
It is as if the large possibilities which resonate in these pieces prevented me from fixating their
representation.
Table, shelf, box, bench, console, lamp, vase, each of these objects is inhabited by a presence.
Enigmatic, these forms — black or white — are at the same time rigid and sensual, and show off their uselessness quietly.
Whether they are lying down or standing straight, they exist in front of us without revealing any
information about their origins or provenance.
They seem to be washed up, like objects on
the shore due to the never ending flux of the sea. Smooth and polished, we can‘t see exactly what they are made of. They are pure forms, pure colors, before being materials. These forms attract our attention, poke our imagination.
They put in perspective our relationship with objects, offering a more poetic and spiritual answer.
These forms, presences, diffuse their strength to the objects, turning them into a presence of its own.
This presence can be the only thing that is above signification, and at least above all justification.
The series of objects distinguishes itself from the rest also by their rigorous design.
More than ever to simplify for me is to propose
an exemption of meaning. It is to propose forms which are not quite full, but full of meaning.
It is to propose objects as receptors and not signifiers.
When it comes to the title IGNOTUS NOMEN,
it indicates in an explicit way that this series
has a name, but this name is unknown to us, or that it hasn‘t revealed itself to us just yet.”
Pierre Charpin, August 2010
Lorsque je m’interroge sur la signification et les raisons qui m’ont conduit au dessin de cette nouvelle série d’objets, j’ai le sentiment que chaque tentative génère davantage une clôture plutôt qu’une ouverture. C’est comme si les larges possibilités d’évocation qu’offrent ces objets m’empêchaient d’en fixer une représentation.
Table, étagère, rangement, banc, console, lampe, vase, chacun de ces objets est habité d’une présence. Énigmatiques, ces formes noires ou blanches, austères et sensuelles, exhibent leur paisible inutilité. Qu’elles soient couchées ou bien dressées, elles existent devant nous sans rien révéler de leur origine et de leur provenance. Elles semblent être échouées, comme les objets rejetés sur le rivage par le ressac incessant de la mer. Lisses et polies, nous ne pouvons saisir précisément de quoi elles sont constituées. Elles sont pures formes, pures couleurs, avant d’être matière. Ces formes captent notre attention, aiguisent notre imagination. Elles médiatisent notre rapport à l’objet, offrant une relation plus poétique, plus spirituelle à celui-ci.
Ces formes présences contaminent l’objet en le rendant lui-même présence.
La présence est peut-être cette chose qui se situe au-delà de la signification, certainement au-delà de toute justification.
Cette série d’objets se distingue aussi par sa très grande simplicité de dessin. Plus que jamais, simplifier, c’est pour moi proposer une suspension du sens. C’est proposer des formes qui ne soient pas exactement remplies, chargées de sens. C’est proposer des objets comme récepteurs plutôt que comme émetteurs de signification.
Quant au titre, IGNOTUS NOMEN, il indique de façon explicite que cette série porte un nom, mais que ce nom nous est inconnu, ou qu’il ne nous est pas encore parvenu.
Pierre Charpin, Août 2010