When I look back at how the PC lamp was conceived and its long development process, I realize I never drew a preliminary sketch of the whole lamp, as would normally be the case before working on the project with my collaborators, using first computers and then prototypes.
The story of the PC lamp project is a long and slow transformation process during which things were made one step at a time, bit by bit, which probably explains why there was no preliminary sketch to begin with.
Looking at all the drawings, made by hand or computer, until the final object was achieved, a kind of Darwinian evolution comes to mind, a slow progression from one point to the next. Indeed, everything started when Sebastian Wrong suggested I design a small clip lamp that would be sold at a very reasonable price. At that point, there was no talk of technology, of a LED source, or of gas spring articulated arms, nor did we consider investing in tooling necessary for extruding aluminium.
Each stage would bring its own changes, until a whole new direction had been taken, namely the design of a task lamp, commonly called “architect’s lamp” in France and Anglepoise lamp in the English-speaking world.
Of the first design I proposed for the clip lamp, it was the shape of the head that especially caught Sebastian Wrong’s attention. Even though it underwent some modifications over the course of the project, the head was the design’s starting point, and the rest of the lamp emerged from this element.
It was a bit as if a flower formed itself beginning with its bloom, growing a stem from there so it could stand upright and catch the light – and only then would its roots sprout and penetrate the ground in search of the vital substances needed for to the plant to live.
A big step forward was made when, while focusing on the joints of the lamp’s arm, Sebastian Wrong and his team suggested we use gas springs. Things got a lot more complicated then.
Even though this implied numerous changes again, I agreed to use gas springs. At the same time I also decided that no technical component of the lamp would remain visible. I wanted to produce an object of great simplicity where each detail, even when conceived with the greatest care, was stripped of any overtly technical gestures, a friendly item that would fit easily in any environment. Even though the lamp’s name might suggest otherwise, what I had in mind was a sort of an anti-high tech object, something free of “revolutionary” pretensions.
The desire to create a very simple object was also inspired by what I believe to be a defining characteristic of the Anglepoise. Namely that while you often see several of these lamps in close proximity within the same space, especially in working areas, the lamp’s simple design makes sure that their sight never causes visual overload.
The PC Lamp is made up of different components, each made from the material most suited to its technical characteristics: ABS plastic, aluminium extrusion, casting… That is when colour came into play. It had to be able to unify the lamp’s different components, making it look like a whole at first sight rather than an elegantly conceived assembly of different parts.
It was only when the lamp was finally completed – when for the first time I could enjoy it in its physical reality – that I visualized that preliminary sketch we never made. This occurred just as I was evaluating and assessing a product that had taken us three years to complete.
Let’s wish the PC lamp a long and awesome life!
Pierre Charpin, May 2016
Lorsque je pose un regard rétrospectif sur la conception et le long développement de la PC lampe, je constate que je n’ai, à aucun moment donné, réalisé un croquis synthétique de la lampe dans son entier, comme c’est le cas habituellement, avant que nous entamions avec mes collaborateurs, à partir de ce croquis synthétique, la phase de dessin et de développement du projet à l’aide de l’outil informatique puis de prototypes.
L’histoire du projet de la PC lampe est un long et lent processus de transformations où les choses se sont faites étape par étape, morceau par morceau, et c’est sans doute ce qui explique l’absence de ce croquis synthétique de départ.
A regarder l’ensemble des dessins, manuels ou informatiques que nous avons réalisés pour atteindre l’objet final, cela donne presque l’impression d’une sorte d’évolution Darwinienne de la lampe. Une lente évolution d’un point vers un autre.
En effet, à l’origine du projet, Sebastian Wrong m’avait proposé de dessiner une lampe pince de petite dimension dont le prix de vente devait être très bon marché. A ce moment-là du projet il n’était pas question de technologie, de source LED, de bras articulés a l’aide de petits pistons, pas non plus question d’investir dans une filière d’extrusion d’aluminium…
Chaque étape du projet apportait ses modifications jusqu’à ce qu’une nouvelle direction se dessine clairement. Celle de concevoir une lampe de bureau à bras articulé, communément appelée en France, lampe d’architecte, ou dans le monde anglo saxon, lampe anglepoise.
Dans la première proposition de la lampe pince que j’avais soumise à Sebastian Wrong , c’est la forme de la tête de la lampe qui avait retenu toute son attention. Même si elle a évidement subi quelques évolutions et ajustements au cours du projet, c’est à partir de cette tête, autour d’elle, que le reste de la lampe s’est constitué. C’est un peu comme si une fleur se formait à partir de sa propre fleur pour ensuite développer sa tige afin de se tenir debout et capter la lumière, puis ses racines pour s’ancrer dans le sol et aller chercher les substances vitales nécessaires à son existence.
Le projet a sérieusement évolué, lorsque, nous concentrant sur les articulations des bras de la lampe, l’idée d’utiliser à cette fin de petits pistons a été suggérée par Sebastian Wrong et son équipe. Le projet s’est alors sérieusement complexifié.
Je donnais mon accord pour utiliser cette technologie, même si cela impliquait à nouveau de nombreux changements. Mais je décidais en même temps qu’aucun composant technique ne devait être visible. Je voulais proposer un objet technique d’une très grande simplicité où chaque détail, même s’il était traité avec la plus grande attention, devait être dépourvu de tout caractère démonstratif. Je voulais proposer une présence amicale, susceptible de s’intégrer facilement dans n’importe quel type d’environnement. C’était presque dans mon esprit comme proposer un contre objet high teck, un objet qui n’affiche aucune prétention “ révolutionnaire”, contrairement à ce que le nom de la lampe pourrait laisser supposer.
Cette volonté de dessiner un objet d’une grande simplicité relevait aussi d’une réflexion liée à l’une des caractéristiques de la lampe d’architecte. Celle de voir cohabiter plusieurs lampes dans un même lieu, comme c’est souvent le cas pour les espaces de travail, l’une à proximité de l’autre, mais sans que son design ne génère une saturation esthétique.
La lampe est constituée de différents composants, chacun étant produit avec le matériau le plus adapté par rapport à ses propres caractéristiques techniques : plastique ABS, extrusion d’aluminium, fonte… C’est ici que la couleur est entrée dans le jeu du projet, pour venir tenir un rôle majeur, celui d’unifier les différents composants de la lampe, afin de proposer au premier regard, la perception d’un tout, plutôt que l’assemblage élégant de différents éléments.
C’est lorsque la lampe fut enfin t erminée et que je l’appréciai pour la première fois dans sa réalité physique, que j’ai visualisé mentalement le croquis synthétique, ce croquis qui n’avait pourtant jamais existé. Cela, au moment même où j’étais en train d’évaluer et d’apprécier un produit que nous avions mis 3 ans à développer.
Souhaitons longue et belle vie à la PC lampe!
Pierre Charpin, Mai 2016