Performance at Forum Kyoto

Pierre Charpin
Performance at Forum Kyoto
2016

Performance at Forum Kyoto
1st Octobre 2016

Performer
Aya Kurachiki

Conception
Pierre Charpin

Text

The immaculate surface of the vase, a sort of white page which I designed in 2008 for the Manufacture Nationale de Sèvres, is gradually covered with small, round, colorful stickers, gommettes”, as we call them colloquially in France.

Following precise, regular and repetitive gestures, close to the rigor of a metronome which materializes the time that passes before us, Aya (Kurashiki), mistress of the ceremony”, patiently applies this multitude of colored dots which modify the surface of the object, and thus, as and when the action takes place, modify the perception we have of the object itself.

Pondering upon the surface of the object, acting on it, in order to modify its characteristics, this is undoubtedly entering into the immensity of the history of decorative arts. It is to confront the rich language of surfaces and clearly address the object in its sensory and emotional, rather than structural, dimensions.

Decorating, marking a surface, by a more or less sophisticated way, whether that of the walls of a cave, a bowl or a refined vase, is an act to signify our ephemeral presence, our passage within the human community, which transcends even honorable intention to embellish the object itself​.Here is the gesture, the act of decorating, and the future of decorative arts that is accomplished in front of us by the gracefulness of Aya, who sharpens our pleasure to contemplate.

Pierre Charpin, september 2016

La surface immaculée des vases, sorte de page blanche que j’ai dessinée en 2008 pour la Manufacture Nationale de Sèvres, est petit à petit recouverte de petits stickers ronds et colorés, de gommettes, comme nous les appelons familièrement chez nous en France. 

C’est par des gestes précis, répétitifs et réguliers, proches de la rigueur d’un métronome qui matérialise le temps qui défile devant nous sans que nous puissions nous soustraire à sa règle implacable, qu’Aya (Kurashiki), maitresse de la cérémonie”, applique patiemment cette multitude de points colorés qui viennent modifier la surface de l’objet, et par là même, au fur et à mesure que se déroule l’action, la perception que nous avons de l’objet lui même. 

Considérer la surface de l’objet, agir sur, pour en modifier la qualité, c’est indéniablement s’inscrire dans l’immensité de l’histoire du décor. C’est se confronter à la richesse du langage des surfaces et clairement aborder l’objet dans sa dimension sensorielle, émotionnelle plutôt que structurelle. 

Décorer est un acte anthropologique. Il nous renvoie de façon inconsciente à nos lointaines origines. Décorer, marquer d’un signe plus ou moins sophistiqué une surface, celle de la parois d’une caverne, d’un bol ou d’un vase raffiné, c’est faire signe de notre présence éphémère, de notre passage parmi la communauté des hommes, avant même la simple intention, mais combien honorable, de vouloir faire plus joli”.
Ici c’est le geste, l’acte même de décorer, le devenir décor qui s’accomplit devant nous par et avec la grâce d’Aya, qui aiguise notre plaisir à contempler.

Pierre Charpin, septembre 2016

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