This exhibition presents around forty objects and thirty drawings created between the early 1990s and now. Representative of my work, this selection exposes the links which exist between the objects’ formal language and the graphical language of the drawings.
Presented in no particular chronological or hierarchical order, objects produced in limited series stand alongside industrial or manufactured objects, as well as a few prototypes. The exhibition takes advantage of the location’s singularity, hence two spaces, the pool room and the squash court, adopt a very simple binary criteria of classification: in the pool room are objects destined to be placed on a horizontal plane, on the floor, upon a table or a shelf; in the squash court are objects destined to be placed, or more precisely hung, on a vertical plane, like that of a wall or a partition.
This committed approach exhibits the importance I have always given to the articulation between an object and the space which surrounds it, an articulation which I consider to be decisive in the object’s very design.
In the pool room, the deliberately horizontal scenography evokes an island which, placed in the middle of the room, plays with the original function of the space and echoes the vast maritime seascape which may be seen from the room. Herein objects are offered to the visitors’ gaze as they are invited to walk around this imaginary island, in order to discover like an amateur ornithologist, the selection of objects which have taken temporary refuge whilst waiting for a future destination, as do some migratory birds during the stages which punctuate their long migration.
In the squash court, the objects and drawings are simply hung upon the wall, leaving the space totally free in order to best render its original nature. The floor, covered in small white gravel, presents a particular sonority and luminosity which offer the visitors a consciousness of their own movements as they walk around, approaching the objects and drawings which have taken the walls surrounding this room as their summer residence.
In the squash court, as in the pool room, the simplicity of the scenographic principles invite visitors to observe equally that which is on exhibit along with the architecture, which was designed ninety years ago by Robert Mallet-Stevens.
Finally, arranged on the terrace — an open-air connecting space between the pool room and the squash court — are four abstract concrete shapes painted in black, provided for visitors as potential seats. Like readymades, they are in fact issued from a banal catalogue of anti-parking bollards. Their presence here introduces a certain irony in relationship to my own work, to such an extent the formal analogy of these shapes with my own vocabulary appears obvious. The simple change of context and colour render these objects pleasant and welcoming and reveals their hitherto barely considered beauty.
Pierre Charpin, June 2015
L’exposition présente une quarantaine d’objets et une trentaine de dessins réalisés entre le début des années 1990 et aujourd’hui. Représentatif de mon travail, cet ensemble met en évidence les correspondances qui existent entre le langage formel des objets et le langage graphique des dessins.
Présentés sans ordre chronologique ni hiérarchie, les objets édités en série limitée côtoient les objets industriels ou manufacturés ainsi que quelques prototypes.
L’exposition tire parti de la singularité du lieu constitué de deux espaces, la piscine et le squash, en adoptant un critère de classification binaire très simple :
Dans la piscine, les objets destinés à être posés sur un plan horizontal, celui d’un sol, d’une table ou d’une étagère ; dans le squash, les objets destinés à être posés ou plus précisément accrochés à un plan vertical, celui d’un mur ou d’une cloison.
Ce parti pris tend à rendre compte de l’importance que j’ai toujours accordée à l’articulation de l’objet avec l’espace qui le contient, articulation que je considère comme déterminante dans le dessin même d’un objet.
Dans la piscine, le dispositif scénographique délibérément horizontal évoque une île qui, posée au centre de la pièce, joue avec la fonction d’origine du lieu et fait écho au vaste paysage maritime qui s’offre à nous depuis la piscine. Ici, les objets sont livrés au regard du visiteur invité à tourner autour de cette île imaginaire, pour découvrir, tel un ornithologue amateur, l’ensemble des objets qui semblent avoir trouvé un “refuge” provisoire en attente d’une future destination, comme le font certains oiseaux migrateurs lors des étapes qui ponctuent leur longue migration.
Dans le squash, les objets et les dessins sont simplement accrochés au mur, laissant l’espace du lieu totalement libre, pour mieux restituer sa nature d’origine. Le sol recouvert de petits graviers blancs apporte une luminosité et une sonorité particulière qui donne au visiteur la conscience de ses propres déplacements, lorsqu’il circule pour s’approcher des objets et des dessins qui ont trouvé comme lieu de résidence estivale les murs qui délimitent la pièce.
Dans le squash comme dans la piscine, la simplicité des principes scénographiques invite à observer autant ce qui est exposé que l’architecture du lieu dessiné il y maintenant quatre-vingt dix ans par Robert Mallet-Stevens.
Enfin, sur la terrasse, espace de liaison à ciel ouvert entre la piscine et le squash, sont disposés quatre volumes abstraits de béton peints en noir, qui s’offrent au visiteur comme de possibles assises. Tels des ready-made, ils sont en effet issus d’un banal catalogue de bornes anti stationnement. Leur présence ici introduit une certaine ironie par rapport à mon propre travail, tant l’analogie formelle de ces volumes avec mon propre langage apparaît comme une évidence. Le simple changement de contexte et de couleur rend ces objets sympathiques et accueillants et révèle leur beauté jusqu’alors peu considérée.
Pierre Charpin, Juin 2015